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Une Tonne !

Toujours en faire des tonnes...

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Angel Dust, One Missed Call, Distance

--> Films japonais, en vrac



Angel Dust, film japonais de Sogo ISHII, 1994.
La fiche du film sur Cinémasie



One Missed Call (Chakushin Ari), film japonais de Takashi MIIKE, 2003.
La fiche du film sur Cinémasie



Distance, film japonais de Hirokazu KORE-EDA, 2001.
La fiche du film sur Cinémasie

Un rattrapage en vrac de quelques films vus ces derniers temps:

Angel Dust est un thriller psychanalytique à base de meurtres inexpliqués, de lavage de cerveau et de sectes religieuses (assassinats dans le métro un an avant Aum: le début est assez visionnaire...) réalisé par l'auteur du sympathique et déjanté Electric Dragon 80000 V.
One Missed Call est un sous-Ring réalisé par un Takashi Miike qu'on a connu plus inspiré, moins avare d'idées (il les remplace ici par celles des autres) et dont le prétexte reprend la "légende urbaine" nipponne des téléphones portables qui vous tuent lorsque vous vous appelez vous-même (!)

Si forme et fond diffèrent quelque peu, les deux se disputent tout de même gentiment le record du nombre de baillements déclenchés à la minute. La faute dans les deux cas aux incohérences de scénarios ne lésinant pas sur les retournements grossiers, les invraisemblances patentes et les répliques grandiloquentes (et, dans le cas du premier, souvent particulièrement prétentieuses) et au jeu d'acteur bien médiocres, malgré les quelques passages formellement virtuoses d'Angel Dust (jeu sur les couleurs, photographie particulièrement soignée) et les deux ou trois petites touches Miikesques (noyées sous le vernis -comparativement-"grand budget" du film de commande) de One Missed Call... A éviter si possible...

...Et leur préférer le très beau DISTANCE de Hirokazu Kore-Eda (Nobody Knows), évoquant lui aussi le problème des sectes religieuses à travers surtout l'entourage des "embrigadés", et privilégiant au sensationnalisme une approche toute en finesse à travers flashbacks, portraits en creux et discussions entre parents de sectateurs suicidés après un attentat et un membre repenti de ce groupe dit de l' "Arche de la Vérité", les deux se rencontrant sur les lieux au cours d'une commémoration spontanée et, leurs véhicules volés, se voyant forcés de partager une nuit dans le champêtre mais guère riant chalet montagnard des conjurés.

L'évocation des dernières rencontres de chaque membre avec qui son mari, qui son frère ou sa soeur parvient bien à montrer le drame qui se joue dans ce genre d'affaires: comment comprendre, comment survivre, comment imaginer que des personnes à priori tout ce qu'il y a de plus équilibré et intégré puissent sombrer ainsi...
Cette idée effrayante ressortie des témoignages recueillis suite aux évènements de 95, celle du "c'aurait pu être toi, moi, n'importe qui" est ici fort bien rendue, de même que le mur logique auquel se heurte l'analyse au moment de creuser les motifs...

Le projet était donc ambitieux, mais faute à un retournement final un peu pataud et artificiel (ce n'est pas la première fois que Kore-Eda se laisse aller à "gâcher" sa belle et simple trame pour un petit twist final...) et à quelques facilités dans les dialogues et les motivations des personnages, n'est qu'à moitié réussi, ce qui suffit tout de même à proposer au spectateur une belle expérience, soutenue par l'interprétation sans faille de Susumu Terajima et Tadanobu Asano.



(J'aimerais écrire un mot sur le Cauchemar de Darwin et Citizen Kane, également vus récemment, mais le temps manquant, je me contenterai d'observer que l'un ne tient pas la belle réputation que lui ont faite les critiques (le film "calant" désespérément dès son - certes très fort- postulat thématique de départ), alors que l'autre oui, et bien plus encore. Quant au Tatouage de Masumura Yasuzô, s'il n'atteint pas la perfection de La Femme de Seisaku sorti la même année et avec lequel il partage certains thèmes en plus de l'équipe de tournage (en couleur cette fois-ci), il se laisse néanmoins agréablement admirer. Ayako Wakao, qui crève les hommes et la rétine, n'y étant sans doute pas étrangère)

Ecrit par antonz, le Lundi 14 Mars 2005, 15:36 dans la rubrique "archives".

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Commentaires

Citizen Kane

Silveric

03-04-05 à 17:33

Je seraii très curieux de lire ce tu penses de Citizen Kane.


Re: Citizen Kane

antonz

04-04-05 à 09:09

ho ho, je n'en pense que du bien, mais il y a certaines oeuvres comme ca à coté desquelles on se sent tout petit, et bien en peine d'en faire la critique...
Ceci dit, c'est d'abord la maitrise technique et la manière d'"emballer" (dans les deux sens du verbe) le sujet pour que le rythme ne ralentisse jamais (difficile vu les contraintes du genre "biographique") qui me restent...Je pense que revoir Citizen Kane après un Aviator ou une autre "biopic" (comme ils disent maintenant) doit remettre sévèrement à leur place les auteurs actuels (avec toute la profonde admiration que j'ai pour Scorsese!)