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Toujours en faire des tonnes...

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La Femme de Seisaku

--> Film japonais de Masumura Yasuzô, 1965.



1904. Okane (magnifique Ayako Wakao), jeune femme  vendue à un vieillard libidineux pour soutenir ses parents pauvres retourne avec sa mère dans le village de son enfance à la mort de celui-ci, qui lui lègue par ailleurs une forte somme. Elle s'éprend du jeune et beau Seisaku, coqueluche du village tout juste rentré du service militaire. Mais la guerre russo-japonaise approche, et le jeune homme est rappelé sous les drapeaux. Lorsqu'il revient blessé de Port Arthur, Okane est prête à tout pour le garder auprès d'elle...

Ce film fait la démonstration magistrale des idées que Masumura reprendra dans plusieurs autres oeuvres (la filiation avec l'inquiétant Blind Beast est évidente au vu de l'horrifique final): l'inadéquation entre l'individu et la société qui l'étouffe sous des convenances issues des plus basses tares humaines (de la société japonaise d'alors en particulier : instinct grégaire, fascination militariste, etc), la peinture d'instincts originaux et essentiels à travers lesquels l'homme peut s'affranchir d'une telle société décrite comme une prison à ciel ouvert (dont on ne s'échappe pas, comme le montre la structure cyclique du film -soutenue par une belle partition, tout aussi répétitive-, celle de la vie du village, ponctuée des départs et arrivées de soldats prétextes à autant de beuveries, et le songe final de Seisaku, seul moment du film à l'écart du réalisme, dans lequel il voit Okane sous les chaînes...)

Le final impressionnant montre la seule alternative possible à une société reniée: l'enfermement du couple dans une passion fusionnelle et dévastatrice qui le place en dehors de celle-ci, de toutes les convenances, de la raison....

En prime, la photographie en noir et blanc est superbe, rappelant -toutes proportions gardées- les classiques de Mizoguchi...


 

Ecrit par antonz, le Mercredi 23 Février 2005, 12:17 dans la rubrique "archives".

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