Une Tonne - Vineland

Vineland

--> Roman américain de Thomas Pynchon, 1990.

Thomas Pynchon, son humour, ses intrigues à tiroirs, ses allers-retours historiques ultra-documentés mais toujours complètement explosés, et ses oeuvres en forme de trajectoires paraboliques entremêlées, innombrables et infinies fonçant en louvoyant vaguement du cul, un peu bordéliques et foutraques mais toujours bien décidées, vers un point de décrochage orbital métaphysique, mathématique, ultrasensible et extralucide à la fois en nous et ailleurs. Dans le cas présent, le gigantesque loop en forme de flashback d'une technovague rémanente traversant 20 ans d'histoire souterraine des USA, des mouvements gauchistes à la réaction nixonienne et reaganienne, cristallisée dans les trajectoires incertaines mais supraluminiques d'individus uniques, à la fois héros tristes et névrosés rédhibitoires affublés simultanément de toutes les maladies psychiques imaginables, et dont l'épicentre est la contrée californienne imaginaire de Vineland, d'où Zoyd, Frenesi, Prairie, DL, Hector et le capiteux Brock Vond se dispersent, se retrouvent, s'assassinent et se trahissent allègrement, nous livrant la délirante et -pour cette fois- un peu nostalgique bonne parole de Pynchon...

Indescriptible, comme d'habitude, et comme d'habitude à lire absolument.

Se procurer aussi urgemment V. , Vente à la Criée du Lot 49, le récent Mason & Dixon et l'introuvable Arc en Ciel de la Gravité (Gravity's Rainbow), le chef d'oeuvre de Pynchon régulièrement élevé au rang de "plus grand roman américain de l'après-guerre" (Pierre Yves Pétillon, Histoire de la Littérature Américaine, Fayard), mais que je n'ai toujours pas pu lire (malgré l'achat récent d'une version originale)