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Une Tonne !

Toujours en faire des tonnes...

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Bin Jip (Locataires)

--> Film coréen, 2004. Réalisation: Kim Ki-Duk



Le golf, sport de réacs?


Le dernier film de Kim Ki-duk tendrait à apporter, si besoin était, une preuve supplémentaire à cette affirmation...

Jugez plutôt: un jeune et charmant désoeuvré passe ses nuits dans des maisons vides qu'il repère le jour en collant des prospectus sur les portes...
Dans l'une de ces résidences d'un soir, il tombe sur une belle jeune femme visiblement maltraitée par son mari, par ailleurs adepte de golf. Ni d'une ni deux, notre -futur- golfeur-justicier terrassera le malotru, assurément membre actif du medef coréen, et s'enfuiera sur sa grosse moto BM avec la donzelle pour de nouvelles aventures de sous-location sauvage.

Mmh. Ce Bin-jip est en fait un film qu'on aimerait aimer, dont certaines scènes sont franchement superbes (notamment certains plans de dissolution de nos deux locataires dans leur environnement temporaire, ou le retour de la jeune épousée sur les lieux du premier véritable flirt avec son kidnappeur de charme, après que celui-ci ait été jeté en prison pour un sombre malentendu cadavérique), mais les travers habituels de Kim Ki-Duk sont également bien présents, et ramènent constamment le film à des considérations bien terre-à-terre, à la moindre vélléité d'élévation ...

Ainsi, le réalisateur, parfois capable de véritables moments de grâce et d'une finesse certaine, tombe de temps à autre inexplicablement dans la facilité et l'incohérence, certains passages se révélant ainsi au mieux maladroits, au pire totalement ridicules...

Ces incohérences choqueraient moins dans des films à la prétention artistique moins évidente, mais paradoxalement la volonté esthétique et idéologique même de l'oeuvre les rend plus apparentes: ainsi des caricatures de personnages que sont le mari possessif, le flic vereux et autre photographe de mode, ainsi des symboles assenés au marteau (ou ici à la canne de golf, voire au fer à repasser), de la lourde "épitaphe" finale ou de toutes ces petites "coincidences" qui font tiquer le spectateur (étrange que tous les habitants des appartements "squattés" laissent gentiment un message sur leur répondeur expliquant bien précisément où ils sont, étrange que la balle de golf attachée à un arbre sur laquelle s'entraine notre jeune golfeur-justicier se détache pour tuer quelqu'un en traversant un pare-brise 50 mètres plus loin, la SEULE fois où le héros passe outre la volonté de sa compagne de cesser ce jeu stérile..., étr...etc)

Heureusement, la précision toute personnelle de la réalisation, la beauté simple du film et ses quelques moments de grâce permettent au spectateur de s'inviter jusqu'au bout dans les nouveaux appartements de l'hôte Ki-Duk, architecte de ce petit deux-pièces sympathique et bien éclairé, mais au standing inégal et à la déco parfois un peu toc.
On lui préfèrera une nuit paisible dans la somptueuse bicoque de Printemps, Ete... , ou plus agitée dans les barraques flottantes de l'Ile..

La fiche du film sur Cinémasie

Du même réalisateur;

A voir absolument:

Printemps, été, automne, hiver...et printemps
L'Ile

A voir:

Bad Guy
Samaria (La Samaritaine)
Birdcage Inn
Address Unknown (Adresse Inconnue, actuellement à l'affiche)

A voir à la rigueur:

The Coast Guard
Real Fiction

Ecrit par antonz, le Jeudi 10 Février 2005, 18:33 dans la rubrique "archives".

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