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Une Tonne !

Toujours en faire des tonnes...

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Ariel

--> Film finlandais, 1988. Réalisation: Aki Kaurismaki


Kaurismaki… Une autre beauté.

 

Le Kaurismaki de L'Homme sans Passé, des Leningrad Cowboys, etc. Une sorte de Ken Loach sans sa morgue et ses effets de manche. Mais du flegme à revendre, et du coeur, beaucoup de coeur.

L'intrigue est un peu plus épaisse que le papier des clopes du héros de L'Homme Sans Passé, succès cannois de 2002. Juste un peu plus.

Le départ du film laissait pourtant penser à un jumeau (en fait, on parlera plutôt d'ancêtre) : même héros déraciné qui part on ne sait pourquoi vers un ailleurs à peine plus neuf aux contours mal définis mais finalement pas beaucoup plus engageant que la crasse des débuts. Même "rebondissement" d'une trique sur l'arrière de son crâne pour un reformatage rapide vers un "nouveau départ" plus ou moins bancal, une virginité acquise à la sauvette au détour d'un script écrit sur un sous-boc au coin du bar. Même univers trouble d'hommes vaincus qui survivent dans un nouveau monde dont personne n'a jugé bon de leur indiquer les règles, si tant est qu'il y en eut. Même humour flegmatique, grinçant et unique, mêmes jeux d'acteurs asthmatiques et minimalistes, "statues de fer blanc" de Musset, mais  innocentes jusque dans une déchéance qui n'existe qu'à travers nos critères d'"hommes riches" aux âmes mortes.

Même passage à la banque pour un hold up sans intérêt, qu’on ne verra donc pas. Même erreur judiciaire, passage par la case prison.

Mais une lueur, une femme, un enfant passent par là, et sur la pellicule toujours aussi obstinément, férocement laide de Kaurismaki, toujours cet espoir qui s'obstine: « et pourquoi on n'aurait pas le droit?  Même nous, les personnages ratés, les vies passées au mixer, par la cuvette du "nouveau monde". Pourquoi pas, à notre façon? »

Avec du rock, quelques cigarettes, deux-trois verres et quelques plans foireux : on peut aussi (re)faire une vie.

Comme toujours, l'optimisme derrière les écrans de fumée, et une autre beauté.


Ecrit par antonz, le Mardi 11 Janvier 2005, 09:42 dans la rubrique "archives".

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